L’Euro, ça se mérite !
Insuffisante en attaque, légère dans le repli
défensif, l’équipe de France devra vaincre de cinq points à Pau pour aller en
Pologne.
ANVERS – (BEL) de notre envoyé spécial
C’EST UNE PETITE copie, un travail mal fagoté et la
sentence est logique. Hier à Anvers, dans une Lotto Arena émoustillée par
l’événement, les Lions belges ont rugi de toute leur rage et la France se
retrouve ce matin le nez dans le gazon des interrogations. Bien sûr, d’un
strict plan comptable, l’affaire ne confine pas à
Avec quatre points à reprendre en Béarn
dimanche (17 heures), dans un palais des sports amoureux et ardent où les Bleus
restent sur neuf succès de rang, l’affaire n’est pas insurmontable mais elle
conserve des allures de défi. « Bien sûr que c’est faisable mais c’est
quand même très compliqué. Les Belges vont vouloir contrôler le tempo et jouer
avec nos nerfs », avouait le sélectionneur français,
Pauvre attaque sans Parker
Certes, le coach français avait sans
doute prédit que chaque geste belge, chaque course, chaque pas seraient irisés
par les lumières de cet impossible défi mais il ne pensait sans doute pas voir
les siens si peu inspirés en attaque. Car, hier, cette rencontre à Anvers avait
parfois des réminiscences du passé, quand l’équipe de France regardait Tony
Parker dribbler et jouer. En première mi-temps, l’agressivité du meneur des San
Antonio Spurs (18 points à la pause) avait ainsi caché pas mal de
balbutiements, qui éclataient au grand jour lorsqu’il quittait le terrain. D’un
coup, les Bleus se regardaient, sans faire vivre
D’autant que si la France affichait ses
carences offensives sans Parker, ce dernier eut hier clairement de vraies
difficultés à défendre fort. Toujours gêné par une cheville douloureuse, Parker
a du mal encore visiblement dans les déplacements latéraux et fut en difficulté
dans les prises d’intervalles des meneurs belges, Moors et Van Rossom, dans le
deuxième quart-temps notamment.
Un autre, un de plus, à rajouter à une
maladresse contagieuse dans le tir extérieur (2 sur 12 à 3 points), à un jeu
offensif trop souvent arrêté. Hier, l’équipe de France était loin du compte.
L’Euro reste encore à portée de mains mais il appelle un véritable assaut, une
rébellion en Béarn dimanche.
DAVID LORIOT
TONY PARKER ne tire pas la sonnette d’alarme
mais attend une grosse réaction du groupe à Pau. « À nous de prouver » ANVERS – de notre envoyée spéciale « APRÈS UNE BONNE ENTAME, cette défaite
est d’autant plus frustrante, non ? C’est clair. Pourtant on a eu une
bonne opportunité de gagner ce match, on fait un écart, et finalement il Avez-vous été surpris par
l’opposition et la dureté des Belges ? Non, on savait que ça allait être un
match très difficile. Ce sont toujours des matches durs. Et là, ils ont joué
avec une grosse confiance. Pourtant on avait bien démarré le match, on avait
pris dix points d’avance, mais on les a laissés revenir assez vite dans le
deuxième quart-temps. Après on leur a donné de la confiance, ils ont commencé
à mettre les tirs extérieurs, et à mieux défendre. Ils mettent les gros
paniers à la fin, il faut leur donner du crédit. Ils reviennent quand la France joue
avec son deuxième cinq. C’est inquiétant que le jeu se détériore comme ça
quand les cadres ne sont plus là ? Ça, c’est quelque chose qu’il faut
qu’on revoie. On va en parler, mais non, je ne vais pas dire que ça
m’inquiète. « Dimanche, on défendra mieux » L’équipe de France a aussi souffert
en défense, non ? Mais notre meilleur défenseur, c’est
“ Flo ” (Florent Piétrus), et il a tout de suite un problème de
fautes ; après c’est plus difficile. J’espère qu’il fera un gros match au
retour, j’attends beaucoup de lui. Il n’a pas eu de chance aujourd’hui. C’est
toujours difficile avec les arbitres : faute ? pas faute ? Bon, ce n’était
pas son match, mais je sais qu’il va revenir très fort. Le groupe est-il touché, vexé par
cette défaite ? Un peu, oui. On n’aime pas perdre.
Mais il faut relativiser. Ce n’est donc pas le même constat que
face à la Finlande (défaite 73-77) ? La Finlande, ça ce n’était même pas
un match de basket. Le secteur intérieur des Belges était
connu, mais leurs extérieurs vous ont débordés aussi... Oui, ils ont été forts. D’habitude
ils ne mettent pas trop de tirs à trois points, ils ont mis dedans. Mais
c’est comme ça quand tu joues à domicile : tu as des petits coups de folie et
c’est ce qu’ils ont fait ce soir (hier). Ils ont bien joué
le coup. On vous a vu aussi beaucoup discuté
avec les arbitres ; vous estimez qu’ils laissent trop de liberté aux joueurs
qui défendent sur vous ? (Sourire et soupir)... C’est difficile. Je sais que les
arbitres ne peuvent pas tout voir, tout siffler. Mais des fois, il y aurait
pu en avoir quelques-unes de plus. Mais bon, c’est comme ça, il faut jouer
avec. Comment voyez-vous le contexte du
match retour ? Je pense que dimanche on shootera
avec une meilleure adresse et qu’on défendra un peu mieux. Avec le public
derrière, je pense que ça se passera bien. Après, il ne faut pas sous-estimer
les Belges. Ils seront peut être capables de refaire un deuxième match comme
ça. On voulait avoir le match retour à Pau, on l’a, maintenant à nous de
prouver qu’on peut être à la hauteur aussi. » LILIANE TREVISAN |
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